Yves Chaland
Bob Fish detectief.
On pouvait lire en cover : Inventé, frouchelé et dessiné par Yves Chaland et claché en bon bruxellois par Jef Kazak
Nous étions déjà nombreux à savoir que Chaland était un maître, un de ces virtuoses comme il n’en vient qu’un ou deux par génération. Captivant, Bob Fish et, dans une moindre mesure, le premier Freddy Lombard pastichaient sans remords les bandes des années 50. Avec une candeur parfaitement feinte, Chaland s’y faisait l’amplificateur des préjugés et des outrances moralisatrices qui avaient nourri nos enfances d’après-guerre. C’était à la fois l’indice d’une ironie libre et mordante, débarrassée des tabous de l’heure – cette « bonne pensée » soixante-huitarde, ancêtre du « politically correct » américain d’aujourd’hui – et une limite à l’épanouissement du champ de ses perceptions et de son expression.
Jean-Luc Fromental